jeudi 11 septembre 2008

29+70 jours J'aime l'été à Paris... cessawé...

Ma jupe flotte dans l'air léger, les boucles de mes cheveux prennent le vent, ma bicyclette m'emporte le long des rues désertes de la capitale en un après-midi moite et lourd. Sur mon chemin, les terrasses des cafés s'étalent sous les rayons du soleil, les touristes prennent la pause, les fontaines bruissent doucement. Ca me fait sourire. Bienheureuse, je respire à pleins poumons, jette ma tête vers l'arrière, ferme les yeux... et là... c'est le drame... JE ME RÉVEILLE!!!
Ce n'est pas la clarté du jour qui me tire du sommeil, c'est le bruit des gouttes de pluie qui s'écrasent sur ma fenêtre.

C'est le mois de juillet, les boutiques nous narguent avec leur bikinis bariolés, leur robes dos nus et leurs sandales... ah... les sandales... Les miennes, toutes neuves, victorieusement remportées après un combat sans pitié une après-midi de soldes, me toisent depuis leur boîte à peine entrouverte et trônant sur une étagère... J'ose à peine les regarder tellement ça me fait mal... C'est un peu comme si c'était mes chaussures de vair à moi (donc par extension, les godasses magiques qui font que tu rencontres The man et qu'après quelques péripéties insignifiantes tu fais ta vie avec lui, en gros quoi) et là, ben j'en suis réduite à les enfiler... chez moi... toute seule... Et encore, en adoptant une démarche bancale voire handicapée, pour éviter tout bruit intempestif, car mes voisins du dessous apprécient peu les talons hauts... Alors, à moins que, chaussée de mes souliers de lumière, j'embrasse le seul homme qui passe par chez moi, soit mon crapaud de plombier, je ne vois pas le début du commencement d'une histoire...

La question est de savoir, Mesdames et Messieurs : est-ce qu'un été pourri a sa place dans mon fab29 ? Mesdames et messieurs, en toute sincérité, je vous le demande ?!
Après mûre réflexion et pas mûre pêche ou mûr melon (ils sont tous désespérement verts et sans goût), j'estime que oui. Cet été pourri se doit d'apparaître en ces lignes. Car si il n'a rien d'exceptionnel, il m'empêche de vivre l'exceptionnel. C'est évident. Ben oui !! Imaginez donc : du soleil, la peau bronzée, les jambes légères, le sourire solaire et automatique, la langueur des soirées interminables en bord de Seine, dans l'herbe d'un parc ombragé... j'aurai pu... euh... bouquiner, prendre des cours de capoeira, danser sous la lune, rencontrer un ténébreux tanguero, me laisser conter fleurette, lancer des cailloux aux pigeons, passer des heures dehors, me faire bouffer par les moustiques, me gratter au sang, m'énerver, râler, ne pas vouloir sortir pour cause de ressemblance peu flatteuse avec Coluche dans Bonzai et déprimer toute seule chez moi avec mes sandales au pied...

mmm... ouais... ok... dans les deux cas, le résultat est le même... ok... c'est bon, hein ok, ça va d'accord... pff... je vous vois sourire avec ce petit air moqueur, c'est boooooon j'ai dit, hein, bon...
il y a des fois où je devrais m'abstenir d'écrire des posts...