mardi 18 novembre 2008

29+103 jours, pas de vacances pour ma fab29

J'envisageais très sérieusement et avec sérénité les vacances les plus non-dingues de ma vie... 3 semaines au vert avec la family... au programme : pas de programme... et ça m'allait très bien. Mais il faut se rendre à l'évidence, ma vie est dingue ! Contrairement à toutes mes attentes, des phénomènes incroyables, (irai-je jusqu'à dire paranormaux?? allez soyons fous ! ) paranormaux me sont tombés sur le coin du nez...
Voilà en quelques mots comment j'ai fait mumuse avec un monstroplante, comment j'ai réalisé que mon petit neveu était un super héros, comment je me suis retrouvée nez-à-nez avec un tortionnaire-sadique et comment j'ai survécu à une semaine d'insertion complète dans une cité chaude du pays...

Attachez vos ceintures, c'est parti...

1. La téci avec l'accent
Il existe des endroits, des villes où il fait chaud dans ce pays, si je vous le jure... c'est dur à croire, mais ça existe, ça s'appelle, le Sud. Ce fut mon premier choc des vacances. Sortant du tgv climatisé, magie ou diablerie, j'ai chaud... j'ai même le temps de suer en cherchant du regard ma cousine venue me récupérer. Et c'est presque avec émerveillement que j'ai accueilli au creux de mon coude la première goutte de sueur de l'été.
Elle s'est transformée en stalagtite sous le souffle glacial de la clim du tram. 45 min après, mes poils étaient hérissés, je ressemblais à une coque de chatâigne en débarquant sur le trottoir brûlant au bas de la tour de la té-ci des paillades. Là je croise un barbu qui me regarde bizarrement, mais pour éviter que je ne fonde sur l'asphalte ma cousine me tire par le bras et nous nous engouffrons dans la cage d'escalier.
11e étage. "ça n'arrive jamais que l 'ascenseur tombe en panne ? j'ai remarqué qu'il n'y en a qu'un..." osais-je... Ma cousine pointe son doigt vers ses mollets galbés et me répond : "Je ne fais pourtant pas de sport"... o...k... C'est ce qui m'a semblé le plus "chaud" dans cette cité pour tout vous dire... Parce que j'ai bien vu un barbu, mais le lendemain il était rasé tout frais tout propre pour le mariage de son fiston. J'ai bien vu des djeunes en jogging mais ils revenaient du stade de la mousson en refaisant le match. J'ai bien vu des barres de béton, mais il y avait du linge fleuri qui pendait des balcons. Peut-être est-ce l'eau bleue qui miroite pas loin qui apaise les esprits de cette téci, chaude, les soirs d'été...

2. My name is not Jayce
Chez mes parents, il y a un potager. Dans le potager de mes parents poussent des tomates, 30 pieds, des courgettes, des aubergines, des salades, des poivrons et des haricots verts. Qu'est-ce que c'est bon les légumes du jardin, frais, croquants... Mais, même si ils s'épanouissent nonchalemment sous le soleil du sud, ils ne viennent pas tout cuits dans nos assiettes... et beh non...
Tôt un matin, la rosée saupoudrant encore la végétation, les yeux collés, je vais aider ma môman à ramasser de quoi faire une belle salade de haricots. Un panier en osier dans une main, l'autre fouillant la jungle amazonienne des larges feuilles vertes. Quand mes doigts sentent la forme longue et ferme d'un specimen à point, d'un coup sec, elle le sectionne à la base et le range au fond du panier...
Ma tête dans les douces brumes de l'été n'a pas tout de suite porté attention à la texture molle ni à la forme irrégulière se présentant sous mes doigts. Ce n'est que quand la chair de la grosse chenillo-limace a éclaté entre mes phalanges suite à mon coup sec et vigoureux que mes yeux se sont ouverts et que mon chocolat chaud à peine ingurgité a fait les montagnes russes dans mon oesophage...
Puis j'ai essuyé ma main à une feuille, ça n'a pas suffit, c'est que c'est aussi visqueux à l'intérieur qu'à l'extérieur ces bestioles. J'ai même pas pleuré, crié ni rien... J'ai re-esssuyé ma main et puis j'ai continué, les yeux ouverts cette fois, aux aguets, les sens en alerte, dans les pas d'un héros que tout ça n'effraie pas... mais non pas Jayce... ma mère !

3. La pêche, ça crève...
Il est doux de se promener le long d'un petit cours d'eau ombragé quand la journée se fait lourde... Il est rafraîchissant d'entamer une partie de pêche avec deux impatients râleurs... Nos asticots roses (prononcez raoses) au bout de la ligne, la ligne trempant jusqu'au bouchon dans l'eau, il est bon de ne rien faire d'autre que regarder les cygnes passer gracieusement et d'écouter l'eau glisser...
Pour le plus grand plaisir des râleurs à mes côtés ça touchait bien, surtout pour moi... Le seau se remplissait de petits poissons d'août que je m'appliquais soigneusement à détacher du vilain hameçon qui pique... Non loin de là, un vieux monsieur, assis sur une vieille chaise pliante, la casquette bien enfoncée me regardait faire les yeux mi-fermés...
Il s'est proposé de lui-même quand la jolie carpe japonaise, entre mes doigts, ne voulait pas lâcher l'hameçon. Je la lui ai tendue sans perdre une seconde, ne doutant pas un seul instant de ses mains sûres et expérimentées. Et c'est effectivement avec assurance et flegme que le vieux monsieur lui a arraché la mâchoire inférieure, parce que l'hameçon était trop profond... Puis cela ne suffisant pas, après s'être acharné à tirer, secouer, avec ses gros doigts, le vieux monsieur tranquille a déchiré le poitrail de la jolie petite carpe... Elle respirait encore, j'ai presque lu "pitié" dans ses yeux globuleux... Au bout d'un temps suffisamment long pour qu'elle décède 8 fois, il a rejeté la carpe vers l'eau (pour quoi faire, elle est moooorte?!!!), se faisant elle s'est fracassée sur le vieux chêne qui se trouvait sur la trajectoire... L'assassin s'est installé dans sa chaise pliante et a piqué un somme... c'est sûr la pêche c'est crevant...

4. Les indestructibles
Quand je suis en vacances chez moi, j'aime bien jouer à la tatie. Pour ça, j'ai deux neveux top. Ils adorent jouer aux neveux. Quelle ne fut donc pas ma joie, quand ma soeur me proposa depuis le bord de la piscine dans laquelle je me faisais tuée à coups de pistolets à eau, de les garder pour la soirée.
À moi les coquillettes jambon en compagnie de Dora l'exploratrice, à caresser un front transpirant d'avoir trop couru autour de la table et s'endormant en serrant un tyranosaure aux dents menaçantes...
Je m'en réjouissez d'avance, pour de vrai. Jusqu'à ce que sous ma surveillance et sous les yeux de ses parents pas encore partis, mon tout petit neveu ne s'envole de la balançoire... Un superbabyboy sans cape et sans collants... Je l'ai vu, comme au ralenti, lâcher la corde alors que l'escarpolette atteignait le point culminant de sa courbe et après un vol ample mais bref s'étaler de tout son tout petit long sur la pelouse...
Superbabyboy ne maîtrise pas encore bien la réception et moi mortifiée, j'ai pris une pelle et j'ai commencé à me creuser un trou dans la pelouse, pour m'y cacher... La peur de ma vie pour moi, quelques pleurs pour lui... et tel le super héros qu'il est il m'a prise par la main, est remonté sur la balançoire et m'a dit un des seuls mots qu'il connaissait à l'époque : "tatie, haut".

Depuis que je sais qu'il y a prédisposition au superhéroïsme dans la famille, je m'attends à tout moment à me surprendre à faire un truc unbelievable... genre... euh... ne pas arriver en retard au boulot, ça compte ?

Quand je vous dis que ma vie est dingue...

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